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Traductrice littéraire et universitaire (domaine anglophone), spécialiste d’études en traduction (traductologie), Christine Raguet a traduit Vladimir Nabokov et Henry James, des auteurs contemporains John Williams ou Graham Parker, et plus particulièrement Olive Senior et David Chariandy, écrivains de la Caraïbe. Elle dirige la revue Palimpsestes publiée par les PSN et revues.org, seule revue française de traductologie, et un centre de recherche de l’université Sorbonne nouvelle, le TRACT (traduction et communication transculturelle anglais-français/français-anglais).

« Que fait-on avec une personne qui, un beau jour, déverse le contenu de son esprit dans le ciel ? »

Cette question hante le narrateur du premier roman de David Chariandy, confronté à la démence sénile précoce dans laquelle sombre sa mère. Peut-être Christine Raguet l’a-t-elle reprise à son compte pour traduire avec tant d’acuité ce récit d’un naufrage, qui oscille entre émotion et humour sans jamais céder au pathos. Plus difficile, elle a su restituer la voix singulière, teintée de caribéen, de cette mère née à Trinidad. Avec la même justesse, elle nous avait déjà donné à entendre d’autres voix venues de la Caraïbe anglophone : celles des personnages d’Éclairs de chaleur, le recueil de nouvelles d’Olive Senior, paru l’an passé chez le même éditeur. La qualité du résultat ne doit rien au hasard. Depuis de nombreuses années, en tant que directrice du centre de recherche en traduction de Paris-III, Christine Raguet s’attache entre autres à faire connaître la littérature caribéenne anglophone dans toute sa diversité. Ce précieux travail de passeur méritait d’être salué.

                                                                 France Camus Pichon

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