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Pierre Osmo est ancien élève de l’École Normale Supérieure (Ulm), agrégé de philosophie, est maître de conférences honoraire de l’Université de Paris-X (Nanterre), où il a enseigné pendant plus de trente ans. Membre à plusieurs reprises des jurys du CAPES et de l’agrégation de philosophie, il a été également deuxième vice-président de la Société française de philosophie. Auteur de divers articles ou communications (sur l’enseignement de la philosophie, Platon, Nietzsche, Bergson, Cassirer, mais surtout Kant et Hegel), il a établi (avec la collaboration d’Anne-Dominique Balmès) l’édition française augmentée du Kant-Lexikon de Rudolf Eisler (Gallimard, 1994), puis publié, traduit, préfacé et annoté la Vie de Hegel de Karl Rosenkranz (Bibliothèque de philosophie, Gallimard, 2004) et Hegel et son temps de Rudolf Haym (Gallimard, 2008). Pierre Osmo a également codirigé, avec Michael Foessel, la publication des Lectures de Kant aux Éditions Ellipses (2010). Il s’apprête à publier aux Éditions Hermann une traduction des Textes de Nuremberg de Hegel, regroupés sous l’intitulé de Propédeutique philosophique.

Les traductions précédentes de Pierre Osmo avaient déjà révélé un art particulier et rare d’associer la grande qualité d’écriture à la rigueur extrême requise par les ouvrages théoriques, qu’il s’agisse du volumineux Kant-Lexikon (plus de mille pages… Gallimard, 1994, avec Anne-Dominique Balmès) ou de la biographie de Hegel par Karl Rosenkranz (suivie d’une Apologie de Hegel contre le Docteur Haym, Gallimard, 2004). Hommage est ainsi rendu, avec lui, à une figure admirable de la vie intellectuelle allemande, chassée par les nazis de son poste de professeur émérite en 1933.

L’ouvrage primé est une contribution sociologique essentielle à la bonne intelligence du phénomène de l’opinion publique, dont l’actualité n’a cessé de grandir pendant tout le XXe siècle. Il puise sa force de lecture du fait social, de manière particulièrement novatrice, dans la double tradition philosophique du criticisme kantien et de la phénoménologie hégélienne, qui permet d’embrasser dans leur globalité les champs sociaux, politiques et religieux, et la dimension historique du phénomène.

Le travail de Pierre Osmo est d’autant plus remarquable que l’ouvrage de Ferdinand Tönnies sollicite l’approche sémantique de nombreux concepts traditionnellement résistants à la traduction en français, dont le bénéfice théorique rejaillit sur des notions apparemment propres à la culture française, et notamment sur celle de volonté générale, qui est au principe de la démocratie.

Jean-Pierre Lefebvre (juin 2013)

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