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Grand Prix SGDL de la Nouvelle
Libellules (Buchet-Chastel)

Joël Egloff est né en Moselle et vit aujourd’hui à Metz. Après des études de cinéma, il exerce différentes activités dans l’audiovisuel, écrit des scénarios, puis son premier roman,  Edmond Ganglion & fils, (Le Rocher, 1999), qui obtient une bourse Thyde Monnier de la SGDL et le prix Alain-Fournier. Il est l’auteur de six livres, traduits dans plusieurs pays, dont l’Etourdissement (Buchet-Chastel, 2005) Prix du Livre Inter, adapté pour le théâtre en 2007 par la compagnie Ultima Chamada , ainsi que Ce que je fais là assis par terre (Le Rocher, 2003) Grand Prix de l’Humour Noir 2004, qui a également fait l’objet d’une adaptation théâtrale en 2009 par la compagnie La Soupe. Deux de ses romans sont également en cours d’adaptation pour le cinéma. Il a aussi L’homme que l’on prenait pour un autre, roman, Buchet-Chastel, 2008.

Pour qui a déjà vu des libellules en exercice, le titre de ce recueil de nouvelles est à la hauteur de ce qu’il contient. Joël Egloff papillonne dans l’observation des autres, retient tout et rien, de ces petit riens, justement, qui bâtissent parfois le quotidien des gens jusqu’aux aventures plus consistantes qui les travaillent longtemps, parfois jusqu’à la mort. Ainsi en est-il de ce vieillard qui rumine son enfance au cours de laquelle il s’amusait beaucoup à tirer sur les gens avec des projectiles particuliers : petits morceaux de patates. Il a vieilli, oui, mais où donc est passée cette délicieuse carabine ? Et ces deux gamins, toujours ensemble sur leur vélo, qui s’ennuient, qui roulottent sans but, et qui, un beau jour, réussissent à acheter, sans que la libraire les gourmande, un magazine où s’enroule à nu la femme de leur rêve ! C’set au bout du compte le seul souvenir à les sortir d’un quotidien sans intérêt.

A côté de ces histoires menées jusqu’à des fins ouvertes, laissant la place aux conclusions mêmes des lecteurs, des flashes qui poussent, en quelques phrases courtes, à des constats de solitude, d’interrogations sans réponses, de vide. Les autres, nous distille Joël Egloff, sont multiples, bâtis comme vous et moi, à la fois curieux désabusés, peuplés de souvenirs trop brefs ou d’aventures sans avenir, le tout écrit avec une langue adaptée à chaque histoire, qu’elle soit menue ou détaillée. Une jubilation qui donne envie de suivre de près les palpitations de la plume d’Egloff-libellule.

Christiane Baroche (novembre 2012)

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