Dans le contexte du développement des outils d’intelligence artificielle générative (IAG), la SGDL et l'ADAGP ont souhaité en 2024 consacrer une enquête aux effets de ces outils sur l’activité et les revenus des artistes-auteurs de l’image et de l’écrit, après une première enquête réalisée en 2023 portant sur la rémunération des artistes-auteurs.
Après l’Observatoire des rémunérations paru en 2023, la SGDL et l'ADAGP ont lancé en 2024 une enquête pour mesurer l’impact des intelligences artificielles (IA) génératives sur l’activité et les revenus des artistes-auteurs des arts visuels et de l’écrit.
Cette démarche, initiée par la SGDL, Société des Gens de Lettres, et l'ADAGP, société d’auteurs dans les arts visuels, vise à mieux cerner les effets induits par l’irruption des IA génératives sur l’activité des artistes-auteurs.
L’émergence des IAG, capables de produire des textes et des images en grand nombre dans des délais réduits, peut à la fois représenter des opportunités nouvelles pour les créateurs, mais également une menace pour la création du fait du risque de substitution.
Cette enquête vise à mesurer l’impact de l’IAG d’ores et déjà ressenti par les artistes-auteurs, tant sur leurs activités de création que sur leurs rémunérations.
Elle met en lumière l’inquiétude des auteurs des arts visuels et de l’écrit quant à l’avenir de leur activité professionnelle face à l’irruption des IAG.
Plusieurs chiffres en témoignent :
- 40 % d’entre eux ont déjà utilisé un logiciel d’IA générative et 60 % considèrent cet essor comme une menace pour leur activité professionnelle. Chez les artistes-auteurs de l’illustration et de la bande dessinée, cette appréhension atteint 78 % en raison de la concurrence que représentent les IA. Il en est de même chez les auteurs du livre, et en particulier chez les traducteurs dont l’activité est d’ores et déjà fortement concurrencée par les IA, voire menacée ou en partie remplacée dans certains champs de leurs activités.
- 16 % des artistes-auteurs interrogés constatent déjà un effet negatif des IA génératives sur leur activité et leurs revenus.
- Les artistes-auteurs s’expriment très majoritairement en faveur d’un label permettant de distinguer les œuvres de création humaine de celles produites par ou avec le recours à des IA.
- 65 % des artistes-auteurs sont opposés à l’exploitation de leurs œuvres par les logiciels d’IA, même contre rémunération.
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L’ADAGP et la SGDL se sont mobilisées depuis deux ans, notamment à l’occasion des discussions sur le projet de Règlement européen sur l’intelligence artificielle, pour s’assurer du respect des droits et des intérêts économiques des artistes-auteurs.
Cette enquête, qui permet de dresser un premier bilan au moment où cette technologie ne fait encore qu’émerger dans les secteurs de la création, a vocation à être renouvelée régulièrement afin de mesurer l’évolution des tendances observées et l’impact de l’IAG sur la création et les créateurs.
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