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Tour à tour libraire, expert en livres anciens, éditeur de poésie, Gérard Oberlé s'impose comme l'un des plus grands bibliophiles français. En 1999, il publie son premier roman, Nil Rouge (Le Cherche-Midi). Gérard Oberlé est également chroniqueur au magazine Lire.

Il a notamment publié :

Retour à Zornhof, Grasset (Prix Découvertes Le Figaro Magazine, Prix des Deux magots, 2004)

Itinéraire spiritueux, Grasset (Prix Mac Orlan, Prix Edmond de Rothschild, Prix Rabelais, 2006)

La vie est ainsi fête, Grasset (recueil de chroniques musicales) 2007

C'est à un homme multiple, un érudit révolté, un aventurier mélomane et gastronome, un éditeur rare, un expert en vins, en livres et en poésie néo-latine, mais c'est surtout au romancier qui rassemble tous ces avatars, qu'est décerné cette année le Grand Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres. Auteur de savants ouvrages sur chacun de ces thèmes, Gérard Oberlé l'est aussi de romans policiers. Nil rouge, Pera Palas, Palomas canyon, mettent en scène un certain Claude Chassignet qui n'est pas sans lui ressembler intérieurement. Puis il est devenu avec Retour à Zornhof et Mémoires de Marc-Antoine Muret, écrits sur l'amicale instance de Manuel Carcassonne, ce qu'il était déjà en filigrane, c'est-à-dire le plus éminent, le plus brillant représentant du baroquisme dans nos lettres contemporaines, qui le sont si peu ! On est loin ici des sanitaires minimalistes et des prurits auto fictifs. Un grand vent salubre, parti de loin, souffle à travers les pages de Gérard Oberlé. Il nous vient de la Renaissance, d'un temps d'audace et de liberté - en tous domaines - dont, sans de telles œuvres, nous aurions du mal à nous souvenir.

Georges-Olivier Châteaureynaud