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Anne Colin

Née en Laponie finlandaise, Anne Colin du Terrail s’oriente, après des études d’architecture aux Beaux-Arts de Paris, vers la traduction technique et littéraire. Traductrice du finnois et de l’anglais, elle a notamment fait connaître en France des auteurs tels qu’Arto Paasilinna, Leena Lander ou Johanna Sinisalo.

Traductrice expert auprès de la Cour d’appel de Paris de 1992 à 2008, membre de la commission « Littératures étrangères » du CNL de 2002 à 2005, elle est membre correspondant de la Société de littérature finlandaise (SKS) et membre du comité nordique de la Maison Antoine Vitez.

Anne Colin du Terrail a traduit de nombreux auteurs de romans et nouvelles (Simo Hiltunen, Volter Kilpi, Tuomas Kyrö, Leena Lehtolainen, Rosa Liksom…) et de théâtre (Juha Jokela, Leea Et Klaus Klemola, Reko Lundán…). Anne Colin du Terrail a été lauréate en 2003 du Prix d’État finlandais du traducteur étranger 2003 (Valtion ulkomainen kääntäjäpalkinto) pour l’ensemble de son œuvre.

 

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Chronique d'Evelyne Châtelain

Dans les années 1980, faire du porte-à-porte chez les éditeurs pour leur proposer sa traduction du finnois, son petit tapuscrit sous le bras, c’était presque mission impossible. Si bien qu’en plus d’un petit coup de pouce du destin, il fallait toute la passion, toute la détermination et surtout le talent d’Anne Colin du Terrail pour parvenir à les convaincre. Le pari fut gagné. Mieux encore, grâce à cette première traduction en français d’un de ses romans, Arto Paasilinna, dont le succès n’avait pas encore dépassé les frontières de la Finlande, a enfin accédé à la réputation internationale qu’il méritait et a été traduit dans de très nombreux pays.

Si Anne Colin du Terrail se plaît à comparer la traduction à de l’artisanat, la discipline qui se rapprocherait le plus de son travail serait la haute joaillerie. Son travail a ceci de particulier que, malgré la diversité des styles abordés, son écriture ne semble peser d’aucun poids tant elle épouse naturellement le texte, tant sa fluidité se prête aussi bien à la narration qu’à la poésie, l’humour, la dérision, la description quasi-scientifique ou la présence déroutante de l’étrangeté. À chaque mot, à chaque phrase, l’harmonie est parfaite, l’osmose complète, le rythme en place. Le talent est tel que le travail s’oublie et anime le texte comme par magie.

C’est donc à juste titre que lui revient aujourd’hui ce premier Grand prix de la traduction attribué conjointement par le Ministère de la Culture et la Société des Gens de Lettres.

 

Evelyne Châtelain