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De nationalité franco-américaine, Laura Jaffé vit à Paris. Après des études de philosophie et de journalisme, elle se consacre à l'écriture de romans pour adultes (Max est important, Stock 1999) et pour adolescents (près de quinze titres publiés aux éditions du Rouergue), d’albums et de documentaires pour la jeunesse. Enseignante en philosophie, elle anime des ateliers d'écriture en milieu scolaire. Elle travaille actuellement comme professeur-documentaliste dans une structure de scolarisation à l’hôpital. Journal d’une fille chien, qui traite de la question du handicap et de l’exclusion, un thème qui lui tient particulièrement à cœur, est son dernier titre publié.

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Chronique d'Ariane Bois

Josépha se fait des amies, découvre l’amour, a des relations parfois tempétueuses avec sa mère : bref c’est une ado comme les autres. Comme les autres ? Pas tout à fait pourtant car cette jeune fille de 13 ans est atteinte d’hypertrichose. « Je suis née, écrit-elle à son cher journal, recouverte des pieds à la tête de longs poils clairs et soyeux comme ceux d’un jeune épagneul breton ». Elle a le sens de l’autodérision, Josépha, et a appris à se blinder contre les remarques assassines. Mais nous sommes en 2038 et le Parti unique du progrès règne : après avoir fermé ses frontières, il s‘attaque aux différents, aux non-conformes. Josépha sera expulsée du collège, arrachée à sa famille, envoyée dans un centre qui ressemble à la prison. On veut la briser, faire d’elle un animal de foire dans une horrible émission de télé-réalité. Comment assurer le futur des enfants du centre ? D’une plume sensible et ferme à la fois, Laura Jaffé nous livre une dystopie passionnante qui rappelle l’Aktion 4, ce terrible programme des nazis pour tuer les handicapés et tous ceux dont la vie était étiquetée sans valeur. On aime Josépha, sa rébellion, son courage et sa force, et cette histoire d’un futur pas si lointain qui fait peur.

Ariane Bois