Née à Paris sous l’Occupation, Batia Baum contribue, par ses traductions et son enseignement, à faire connaître les chefs-d’œuvre de la littérature yiddish.
Dans son travail de traductrice, il lui arrive parfois de travailler des années sur un texte avant de le proposer à un éditeur.
Batia Baum se confronte autant à la traduction de romans, de théâtre que de poésie.
Parmi les nombreuses traductions qu’elle a publiées figurent Entre les murs du ghetto de Wilno, journal de Yitskhok Rudashevski, L’Antilope, 2016 ; La Nuit sur le vieux marché, pièce de Yitskhok-Leybush Peretz, Bibliothèque Medem, 2016 ; Aquarium vert, prose poétique d’Avrom Sutzkever, Bibliothèque Medem, 2013 ; Le chant du peuple juif assassiné, poème de Yitskhok Katzenelson, Bibliothèque Medem, 2005 et Zulma, 2007, La Haridelle, roman de Mendele Moykher-Sforim, Bibliothèque Medem, 2008, Un bonjour du pays natal, poésie complète de Miryam Ulinover, Bibliothèque Medem, 2003 ; Le Tas, poème de Peretz Markish, revue Caravanes n°7, 2001, Contes d'hiver et d'autres saisons, nouvelles de Alter Kacyzne, Liana Levi, 2000 et Yossik, roman de Joseph Bulow, Phébus, 1996 (prix de traduction Halpérine-Kaminsky découverte de la SGDL).
Batia Baum s’est également consacrée à la traduction de témoignages de première importance concernant l’extermination des Juifs d’Europe, comme Écrits I et II : témoignage d’un Sonderkommando d’Auschwitz, de Zalmen Gradowski, Kimé, 2013 et Archives clandestines du ghetto de Varsovie, Fayard/BDIC, 2007.
Batia Baum a aussi été lauréate de plusieurs prix décernés pour son action en faveur du rayonnement de la culture yiddish (prix Korman, prix Cukierman, prix Léon Skop et Féla Rosenbaum)
SGDL/22/05/2017
Photo © Télérama
Batia Baum, c’est une vie entière dédiée à la traduction des œuvres du patrimoine littéraire yiddish. C’est une exigence, un talent à la mesure des difficultés d’une entreprise que l’Histoire a rendue urgente et incontournable. C’est aussi une vie dédiée à la transmission du yiddish au travers d’ateliers de traduction suivis avec passion. C’est une générosité sans faille, un dévouement de chaque instant, un désintéressement rare.
C’est la capacité d’œuvrer avec d’autres pour faire découvrir une littérature d’une incroyable richesse, qui vient irriguer notre langue en la bousculant avec truculence et effronterie, en lui faisant réapprendre la souffrance et le rire. Et pour cela, il fallait des qualités exceptionnelles de rigueur et d’inventivité.
Nous sommes donc particulièrement heureux de distinguer le travail de Batia Baum et de reconnaître de la sorte son apport irremplaçable.
Corinna Gepner