Née à New-York en 1943, Leslie Kaplan a été élevée à Paris dans une famille américaine. Après des études de philosophie, d'histoire et de psychologie, elle travaille deux ans en usine et participe au mouvement de Mai 68.
Elle publie son premier livre en 1982, L'Excès-l'usine, Hachette/P.O.L, repris en 1987 aux éditions P.O.L. Depuis, elle a publié aux éditions P.OL. : Le Livre des ciels, 1983 ; Le Criminel, 1985 ; Le Pont de Brooklyn, 1987 ; L’Epreuve du passeur, 1988 ; Le Silence du diable, 1989 ; Les Mines de sel, 1993 ; Depuis maintenant, Miss Nobody Knows, 1996 ; Les Prostituées philosophes (1997) ; Le Psychanalyste (1999) ; Les Amants de Marie (2002) ; Les Outils (2003) ; Fever (2005) ; Toute ma vie j'ai été une femme (2008) ; Mon Amérique commence en Pologne (2009) ; Louise, elle est folle (2011) ; Millefeuille (2012) ; Déplace le ciel (2013) ; Mathias et la Révolution (2016).
SGDL/22/05/2017
Photo © Hélène Bamberger/P.O.L
Chez Leslie Kaplan, il y a l’air et la lumière qui modèlent les choses et les gens ; il y a la vie, chaude, enveloppante, familière, la vraie vie avec ses strates et ses gravats, et une langue vive aux tempos fluides ou syncopés ; il y a la musique qui rythme les pages, du grave, du drôle et des pourquoi. Beaucoup de pourquoi.
Chez Leslie Kaplan, on pense et on parle.
On est de plain-pied avec les gens, en prise directe avec leur réalité. Et puis, on s’aperçoit que pas tant que ça : ça bifurque, ça décolle, qu’est-ce qui se passe ? Les repères s’estompent, les identités se dispersent, tout devient instable. Le ciel est rempli de trous d’air.
Il y a une fièvre, une étrangeté. La pensée à l’œuvre soulève le réel, le soupèse. Les mots sont des clés pour comprendre l’architecture des vies sur pilotis. Aucun détail n’est anodin. Mais rien ne rentre vraiment dans les cases, les boîtes sont soit trop grandes, soit trop petites. Tout est politique, tout est poésie.
Ecrivaine engagée, Leslie Kaplan débusque les idées reçues, les mots creux, la langue de bois. Avec elle, les clichés volent en éclat. Mais les gens, elle les aime profondément. Il n’y a pas de petite vie. Chez Leslie Kaplan, il se passe toujours quelque chose d’essentiel.
Marie Sellier