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Né à Bordeaux de parents émigrés de Pologne, Henri Husetowski a travaillé très jeune, après une année dans une école commerciale, et a fait différents «petits» métiers avant de devenir éducateur. Il a toujours écrit, des poèmes lorsque il était enfant, des histoires fantastiques et d'aventures à l'adolescence et différents récits plus tard.

Depuis sa retraite il en est à son sixième roman et dit-il « les trois premiers sont de mauvaise qualité mais ont été nécessaires à l'écriture de L'été chagrin, son premier roman.

Pour David, onze ans, le chagrin de l'été va durer du 14 juillet au 8 août 1942, trois semaines durant lesquelles il découvre qu'il est juif baptisé, oui mais son zizi n'est pas conforme, qu'il s'appelle Duval, certes, mais son copain Jacob, lui, va disparaître, comme sa mère, comme tous les juifs du coin, raflés sans manière !

Lui, sa mère l'a confié au curé qui le cache, le sermonne, ordonne de rester enfermé dans sa chambre...Rien n'y fait, David est de ceux qui se sauvent, courent, cherchent, crient, se bagarrent. Il injurie les hommes en voiture noire qui rameutent de quoi emplir les camps. On a beau le traîner de cachettes en refuges, il sort toujours tel un diable pour tout casser autour de lui et ne trouver son calme que dans les bras d'Yvette ou de n'importe quelle femme ne sachant comment venir à bout de cet enragé sinon par des tendresses.

La mort seule parviendra à clore sa colère, certains êtres comme ce petit garçon sont bâtis pour elle dès la naissance, à la fois chagrins et avides de rêves violents pour mieux se perdre en folie dans ce récit extraordinaire. Grâce à Henri Husetowski, on plonge dans un passé qu'il ne faut surtout pas occulter, pas plus qu'il ne faut se dérober à cet Eté chagrin, un premier roman inoubliable.

Christiane Baroche