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La Société des gens de lettres (SGDL), et la Fondation Deutsch de la Meurthe de la Cité internationale universitaire de Paris, lancent LOST IN TRANSLATIONS, un cycle de rencontres autour de la traduction littéraire à la fondation Deutsch de la Meurthe.

*Soirées sur réservation, dans la limite des places disponibles.

 

LOST IN TRANSLATIONS

Cycle de rencontres sur la traduction littéraire

 

LOST IN TRANSLATIONS vous fera redécouvrir de grands classiques de la littérature étrangère avec leurs auteurs-traducteurs : Don Quichotte de Cervantès avec la traductrice Aline SCHULMAN, Le Roland furieux de l'Arioste, La Jérusalem délivrée du Tasse et La Divine Comédie de Dante avec le traducteur Michel ORCEL, Les Métamorphoses d'Ovide avec la traductrice Marie COSNAY, et vous introduira dans l’antichambre de la relation entre un auteur et son traducteur, avec des écrivains contemporains Marie DARRIEUSSECQ, Marie NDIAYE, Delphine DE VIGAN, et l'un de leurs traducteurs: Claudia KALSCHEUER, Mette OLESEN, Pablo MARTIN SANCHEZ.

LOST IN TRANSLATIONS s’inscrit dans la droite ligne des missions de la SGDL qui remettait le 14 septembre le Grand Prix SGDL/ministère de la Culture pour l’ensemble de l’œuvre de traduction à Andrée Lück Gaye.
Le choix de la Cité internationale universitaire de Paris comme lieu d’organisation de Lost in Translations est porteur de sens. Véritable « Babel étudiante », la Cité internationale défie toutes les barrières linguistiques et les frontières pour faire vivre ensemble 12 000 étudiants, chercheurs et artistes de plus de 150 nationalités chaque année. La diffusion des œuvres, des cultures et des savoirs à travers le monde est y acceptée et véhiculée comme vecteur de paix et de compréhension mutuelle entre les peuples.

« La SGDL est très heureuse de lancer une série qui se développera dans le temps. Cette série sur la traduction littéraire est construite autour de deux axes : d’une part la retraduction d’œuvres classiques, d’autre part le travail accompli par des auteurs français contemporains avec leurs traducteurs.

Au-delà de la diversité des rencontres qui vous seront proposées, il y a d’abord un sentiment de gratitude pour celle ou celui dont le métier, la vocation et la mission sont d’amener jusqu’à nous, de rendre abordable, aimable et finalement familière une œuvre qui vient de loin, un lointain géographique, culturel ou historique.

Il y a aussi un fil conducteur, une idée sous-jacente, une idée qui m’est chère comme elle l’est je crois à l’ensemble des traducteurs littéraires : que le traducteur est un auteur à part entière. À partir de l’œuvre qu’un autre a créée dans une autre langue et pour d’autres publics, et parce que cette œuvre le bouleverse, l’intrigue, le passionne, l’interroge, il crée une nouvelle œuvre qui est le reflet le plus éclatant possible de l’original.

Comme tout reflet, l’œuvre traduite, aussi éclatante soit-elle, est vouée à perdre avec le temps de sa puissance et de sa singularité. J’ai été frappé d’entendre il y a quelques années ce qui disait le poète Philippe Jaccottet de son travail. Il avait traduit L’Odyssée d’Homère en 1955. On était aux débuts des années 1990, et il avouait que s’il en avait eu l’énergie il aurait remis en chantier une nouvelle traduction du poème grec. Il ajoutait qu’il pensait nécessaire de proposer régulièrement des retraductions d’une œuvre, surtout d’une œuvre classique.

D’où l’intérêt d’aller à la rencontre de ces auteurs traducteurs d’aujourd’hui qui ont le courage de s’attaquer à des monuments de la littérature universelle. En janvier prochain, nous accueillerons ici même Michel Orcel, poète et traducteur de l’italien, qui nous parlerons de son travail sur Le Roland furieux de l’Arioste, sur La Jérusalem délivrée du Tasse et sur la Divine Comédie de Dante. Le programme de la première rencontre n’est pas moins copieux puisque l’aventure de cette série d’entretiens commence avec le Don Quichotte de Cervantès.

Une anecdote personnelle : j’ai rencontré le personnage de Quichotte très tôt, sous une forme spéciale, à l’intérieur d’un livre illustré pour enfants (je l’ai reçu à la fin de mon année de Grande Section de Maternelle et j’ai l’ai toujours conservé !). L’envie de lire, le seul, le vrai Quichotte m’est venu bien plus tard. Et je l’ai fait en ouvrant une traduction ancienne, sans doute de qualité, mais je dois avouer que je ne suis pas allé au bout de la lecture. Heureusement, mon appétit du Quichotte était intact et, plutôt que de me mettre à l’étude du castillan, j’ai acheté quelques années plus tard, dans un très joli coffret protecteur les deux volumes du Quichotte traduit par Aline Schulman. Et cette fois je fus embarqué jusqu’au bout !

C’est dire l’importance du travail du traducteur et du retraducteur. Il a pouvoir de vie et de mort sur le livre qu’il traduit. Car, il faut le reconnaître, des livres morts nés il en existe, et ce que j’appelle des traductions vitrifiant un texte parfois pour de longues années, et détournant de lui l’attention des lecteurs. »

 

Christophe HARDY, Président de la SGDL

 

  

 

Programmation 2023-2024 

 

Jeudi 19 octobre 2023 à 19h 

#1 Perdido al traducir 

Lire et retraduire Don Quichotte de Cervantes aujourd’hui, en présence de la traductrice de l’espagnol Aline Schulman

Jeudi 11 janvier 2024 à 19h 

#2 Smarrito nel tradurre 

Lire et retraduire La Divine Comédie de Dante aujourd’hui avec le traducteur de l’italien Michel Orcel

Mardi 6 février 2024 à 19h 

#3 In der Übersetzung verloren 

Marie NDiaye et sa traductrice vers l’allemand Claudia Kalscheuer

Jeudi 25 avril 2024 à 19h 

#4 Tabt i oversættelsen 

Marie Darrieussecq et sa traductrice vers le danois Mette Olesen

Mercredi 5 juin 2024 à 19h 

#5  Perdido al traducir 

Delphine de Vigan et son traducteur vers l’espagnol Pablo Martin Sanchez