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La Société des Gens de Lettres (SGDL) dénonce les propos tenus par M. Joann SFAR, président d'honneur de la « Ligue des auteurs professionnels », à l'antenne de France Inter le 23 mai 2020, et indique qu'elle va déposer une plainte pour diffamation devant le Procureur de la République.

Interrogé au sujet du Fonds d'aide d'urgence aux auteurs créé par le Centre national du Livre (CNL), doté par le CNL et cinq organismes de gestion collective (SOFIA, SCAM, CFC, ADAGP et SAIF) et mis en œuvre par la SGDL depuis le 20 avril dernier pour venir en aide aux auteurs dans le cadre de la crise sanitaire, M. SFAR a déclaré :

« Y’a des organismes comme la Société des Gens de Lettres qui sont censés représenter les auteurs [...]. Ils touchent parfois d’énormes sommes d’argent qui ne vont pas aux auteurs. [...] On nous a promis qu’on aurait droit à ceci, à cela. Les sommes ont été allouées aux organismes dont je viens de parler, qui sont censés les redistribuer aux auteurs et qui ne redistribuent rien du tout. »

Le 3 avril dernier, la SGDL a été chargée par le Centre national du Livre de la gestion du Fonds d'aide d'urgence aux auteurs. En tant qu'organisme reconnu d'utilité publique, la SGDL accomplit cette mission sans percevoir de frais de gestion et n'a reçu pour cela aucune subvention.

Les aides sont allouées dans la plus parfaite transparence, par une commission qui se réunit chaque semaine, composée de représentants du Centre national du Livre (CNL), du Conseil Permanent des Écrivains (CPE), du Syndicat national des auteurs et compositeurs (SNAC), de l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF), de la Société des Gens de Lettres (SGDL), de la Société française des intérêts des auteurs de l'écrit (SOFIA), du Centre français du droit de copie (CFC), de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM), de la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP) et de la Société des auteurs des arts visuels et de l'image fixe (SAIF).

La « Ligue des auteurs professionnels » a également été invitée à participer à cette commission, mais la Présidente de cette association a décliné cette proposition au motif qu'elle ne serait pas rémunérée pour y siéger.

La SGDL remet chaque semaine au Centre national du Livre un bilan détaillé faisant état des sommes allouées. Depuis le 20 avril dernier, la SGDL a ainsi versé aux auteurs 534 801 €.

Les propos de M. Joann SFAR, que la SGDL considère comme diffamatoires, s'inscrivent dans le contexte d'une campagne de diffusion de fausses informations menée depuis plusieurs mois, notamment sur les réseaux sociaux, par certains membres ou représentants de la « Ligue des auteurs professionnels », association en quête de reconnaissance et de médiatisation.

Au nom de la confraternité qui a toujours prévalu entre les associations d'auteurs, la SGDL avait jusqu'alors pris le parti de ne pas répondre à ces attaques et allégations mensongères dont elle fait l'objet. Elle tient aujourd'hui à dénoncer avec fermeté des méthodes qui desservent les auteurs et les actions menées par des associations sérieuses œuvrant de longue date pour les défendre et leur porter assistance.

Par conséquent, la SGDL va saisir le Procureur de la République d'une plainte pour diffamation. M. Joann SFAR pourra ainsi répondre de ses propos et apporter les éléments de preuve sur lesquels il fonde ses accusations.

La SGDL précise qu'elle se réserve la possibilité d'agir de la sorte chaque fois que des propos revêtant un caractère mensonger, calomnieux, trompeur ou diffamatoire seront prononcés à son égard.