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Née à Paris, Nathalie Bauer est doctorante d'histoire (à partir de textes italiens des XVe et XVIe siècles) et a bénéficié de plusieurs bourses d'étude à l'Ecole Française de Rome. Elle apprend l’italien en autodidacte et devient lectrice d’italien en 1988 pour Ivan Nabokov, chez Plon. Elle commence à traduire en 1990, abandonne la carrière universitaire et choisit définitivement la traduction. En 1992, elle s’installe en Calabre, en 1997, elle obtient une bourse du Centre National du Livre pour l'ensemble de ses traductions. Elle commence parallèlement à écrire. En 1999, remarquée par André Balland, alors conseiller littéraire chez Jean-Claude Lattès, elle publie son premier roman Zena. André Balland disparu, Philippe Rey publie les deux romans suivants, Le feu, la vie (2007) et Des garçons d’avenir (2011), roman qui a obtenu le Prix des écrivains croyants 2012.

Ce roman cache bien son jeu. De prime abord, les photos et les fac-similés de pages d’un carnet, incorporés à un texte rédigé à la première personne, laissent supposer qu’il s’agit d’une publication du journal d’un combattant de la Grande Guerre. Mais qu’importe puisque ces souvenirs sont servis par une écriture assez forte pour vous entraîner d’une phrase à l’autre sans qu’il soit possible de refermer le livre. D’autant plus que le conflit est évoqué à travers le quotidien d’un service de santé militaire et d’un Paris dont les frivolités n’ont d’égales que les atrocités sur le front. Alors apparaît l’intrigue, elle aussi trompeuse. Car après avoir vu — non sans inquiétude — se dessiner la vieille bluette des deux amis amoureux de la même jeune fille fantasque, vous découvrez une toute autre histoire. Et vous quitterez ces Garçons d’avenir un peu ébahi sans doute, mais riche d’un regard neuf sur la Première Guerre mondiale. Telle est la force du roman...

Dominique Le Brun