NOUS SUIVRE

Gwenaëlle Aubry, née en 1971, est écrivain. Ancienne élève de l'École Normale Supérieure et du Trinity College de Cambridge,  agrégée et docteur en philosophie, elle est aussi chercheur au CNRS et l'auteur d'essais et de traductions du grec ancien. Elle a, à ce jour, publié sept romans parmi lesquels Personne, pour lequel elle a reçu en 2009 le prix Femina, Partages (Mercure de France, 2012; Le Livre de Poche, 2013) et Perséphone 2014 (Mercure de France 2016). Elle est traduite dans une dizaine de langues.

Romans et récits

Le diable détacheur, Actes Sud, 1999, réédition Mercure de France 2012

L'isolée, Stock, 2002

L'isolement, Stock, 2003, rééd. L'isolée suivi de l'Isolement, Mercure de France 2010, Folio n° 5201

Notre vie s'use en transfigurations, Actes Sud, 2007

Personne, Mercure de France, 2009. Prix Femina, Prix Thyde Monnier de la SGDL

Partages, Mercure de France, 2012. Le Livre de Poche, 2013

Lazare mon amour, L’Iconoclaste, 2016.

Perséphone 2014, Mercure de France, 2016. 

« A romancer... »

Ordre... injonction...promesse ?

Non, plutôt une évidence pour celle qui découvre ces mots sur un texte que son père a laissé.

Elle sait, Gwenaëlle Aubry, elle sait, parce qu'elle est écrivain, un écrivain que la littérature habite et guide, que c'est à elle qu'il revient de jeter ensemble désormais, les mots de son père et les siens, « ensemble, mêlés... pont fragile suspendu très haut sur l'absence »

Oui mais comment ?

Comment honorer un père absent à lui-même, comment « le rejoindre à cloche-pied dans la fête, la nef des fous ? »

Ce sera l'abécédaire.

Car l'abécédaire est pour ceux qui ne savent pas tout.

L'abécédaire, la plus juste manière de rassembler l'épars « miette après miette, caillou, après caillou » l'adéquation presque organique avec la mémoire trouée, la seule façon de ne pas trahir ce père « impuissant », « ce mouton noir et mélancolique » en lui autorisant la seule qualité qui lui reste : être fou.

Pourquoi ai-je à mon tour la certitude que ce père-là, ce texte-là, il l'aurait aimé ?

Noëlle Châtelet