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♦ Marie Sellier

On ne présente plus Erri de Luca, qui a fait la une des journaux depuis quelque temps mais qui est d’abord un magnifique écrivain, que j’ai moi-même découvert avec bonheur à travers Trois chevaux, un livre qui tient une place particulière dans mon cœur. Il a reçu le prix Femina étranger pour Montedidio. Il a beaucoup écrit autour de la bible, et des livres merveilleux : Noyau d'olive et Un nuage comme tapis. Il est polyglotte – il lit l’hébreu ancien dans le texte –, alpiniste – il nous emmène sur des sommets. Surtout, cette semaine, nous fêtons un Erri de Luca libre puisque, lundi, il a été relaxé dans le procès qui lui était intenté pour « sabotage », après le sabotage – symbolique – de la ligne Lyon-Turin. Il avait décidé de ne pas faire appel. Nous nous sommes tous mobilisés pour le soutenir. Il y a dix jours, au Centre national du livre, à Paris, son comité de soutien l’entourait.

Cher Erri de Luca, nous sommes particulièrement heureux de vous accueillir aujourd’hui ici, à la Société des gens de lettres, pour parler du sentiment de justice.

♦ Erri de Luca

Merci. J’ai été accueilli en France il y a trente-trois ans, d’abord comme maçon et ensuite seulement comme écrivain, cet accueil étant rendu possible par la capacité de Mme Valin, ma traductrice de toujours, à faire de moi un écrivain français. Cette chance que j’ai eue m’a donné une espèce de deuxième citoyenneté.

J’ai trouvé ici, lors de cette dernière année d’incrimination, un soutien, à tous les niveaux de la société française, qui m’a fait me considérer moi-même comme un citoyen français qui aurait des ennuis à l’étranger (sourires). Ainsi, le verdict final a pour moi beaucoup de signatures, dont la majorité est d’origine française.

Je vais vous parler du sentiment de justice car, pour moi, la justice est d’abord un sentiment. On peut aussi l’encadrer dans des règles, mais c’est bien d’abord un sentiment. La première objection qu’un enfant fait aux adultes est « c’est pas juste » : pas « c’est pas beau » ou « c’est pas bon », mais « c’est pas juste ». Il se forme en lui un premier sentiment de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas et il prétend le revendiquer face aux adultes, qui trébuchent toujours face à ce problème de ce qui est juste ou injuste : ils affirment des choses justes mais se comportent à l’opposé. C’est pour cela que l’enfant, par réaction, commence à affirmer son opposition au manque de continuité entre les choses que l’on dit justes et celles que l’on fait justes.

J’ai formé mon sentiment de justice dans la ville de Naples pendant l’après-guerre. J’étais un enfant privilégié au sein d’une famille bourgeoise, certes bien appauvrie par la guerre mais qui jouissait quand même de privilèges, par exemple le privilège des livres. J’ai grandi dans une toute petite chambre qui était pleine des livres de mon père. J’ai aimé cette chambre, d’abord parce qu’elle était peut-être la plus silencieuse de Naples car habillée du meilleur isolant acoustique : des livres du sol au plafond. J’ai aimé ce matériau pour cela, parce qu’il protégeait du bruit, du vacarme, de l’insomnie de la ville autour de moi.

Autre privilège, celui d’aller à l’école. À Naples, être un enfant qui avait survécu à la plus grande mortalité infantile d’Europe était déjà un privilège. Ceux qui surmontaient cette première sélection naturelle allaient directement au travail. Dès cinq ou six ans, on les sortait de leurs maisons minuscules et basses et le mieux pour qu’ils ne soient pas dans la rue était de les envoyer au travail. Ils travaillaient parfois juste pour un sandwich. Quelle chance d’aller à l’école ! Dans une famille nombreuse, un seul garçon pouvait y être envoyé. J’ai donc senti cette différence entre moi et les autres, et ma mère me la faisait remarquer, avec une voix qui pénétrait dans mon système nerveux, qui y suscitait des réactions, amplifiées, de compassion mais aussi de colère et de honte, vis-à-vis du monde qu’elle me racontait.

J’ai donc pu aller à l’école, mais là, il y avait une différence entre moi, les jeunes garçons de la bourgeoisie et les garçons que de rares familles pauvres pouvaient envoyer à l’école. Cette différence était d’abord physique. Certes, elle était bien cachée sous le même manteau que nous devions porter pour nous rendre tous égaux mais, au printemps, tous les garçons pauvres arrivaient avec la tête rasée à cause des poux, tandis que nous pouvions garder notre chevelure. Autre différence, au moment de la récréation : nous nous avions acheté de quoi manger, tandis qu’eux recevaient une nourriture publique, un morceau de pain et un peu de confiture.

Différence encore au regard de l’écriture. À l’école primaire, à l’époque, on écrivait avec une plume que l’on trempait dans un encrier pour former deux ou trois lettres. Apprendre à écrire était un exercice très difficile : tout dépendait de l’angle que formait la plume avec la feuille, qui devait être exactement de 45 degrés car s’il était un peu plus grand, la goutte d’encre s’écrasait sur le papier et le gâchait, s’il était plus petit, la plume n’écrivait pas… Pourtant, le stylo à bille avait été inventé, mais il était interdit, peut-être parce que cela aurait été trop facile… (sourires) Nous subissions donc cet exercice à la fois de punition et d’apprentissage d’une calligraphie quasi chinoise qui nous faisait presque réaliser des œuvres d’art. La différence tenait là au fait que nous, nous pouvions acheter du papier buvard, qui buvait l’encre – comme lui, je bois volontiers… (rires) Faute d’argent pour s’en procurer, les autres enfants séchaient l’encre par leur souffle. Il ne fallait pas souffler trop fort car sinon l’encre s’étalait sur la feuille. Ce souffle, moi je l’aimais beaucoup, je le trouvais plus beau : tandis que nous écrasions les mots, eux les soufflaient. Cette différence m’est restée dans la tête.

Je dois toutefois admettre que je suis devenu écrivain parce que j’ai eu ensuite la possibilité, à l’âge de onze ans, à l’issue de l’école primaire, d’utiliser le stylo-bille. On pouvait ainsi devenir écrivain parce qu’on pouvait écrire beaucoup plus vite, sans maculer et gâcher le papier.

Mon premier récit écrit au stylo remonte à l’âge de onze ans. C’était un récit sur un animal. Pas un animal napolitain car les animaux napolitains étaient alors les pigeons et les rats, et je n’avais guère d’intimité avec cette zoologie locale… J’avais davantage d’intimité avec la zoologie de la mer et celle de l’île d’en face, où j’ai passé mes premiers étés. C’est là que j’ai appris à pêcher et à connaître les poissons, et mon premier récit portait donc sur un poisson. Il venait un peu en contrepoint des récits des fabulistes Phèdre et Ésope que nous étudiions à l’école, dans lesquels les animaux étaient asservis à la démonstration d’une activité humaine, d’une vertu ou d’un dégât du caractère humain. J’ai donc écrit, par esprit de contradiction, ce récit d’un poisson qui passait sa vie entière sans jamais rencontrer un être humain. Il ne cherchait donc à rien démontrer, à la différence de Phèdre. J’étais d’ailleurs fâché avec Phèdre, qui traitait mal les animaux, un peu comme un dompteur force des animaux sauvages à se civiliser dans un cirque.

Voilà donc comment s’est forgé mon sentiment d’injustice, à Naples, à travers les différences, à travers la différence entre ma condition et celle des autres. Ce sentiment a formé mon caractère ainsi que mon système nerveux. En effet, mon système nerveux a des réactions immédiates face à des choses dont il imagine qu’elles sont injustes : c’est mon système nerveux qui décide ce qui est juste et injuste. Ensuite, cela passe par la tête, mais elle est la dernière à recevoir les informations physiques sur ce qui est juste ou injuste.

Je crois qu’il y a une différence entre la charité et la miséricorde. La charité a besoin de quelqu’un qui la demande : quelqu’un demande une aide et un autre fait le geste charitable. La miséricorde, elle, n’a pas besoin d’être sollicitée par autrui. C’est la miséricorde qui te fait faire un geste vers celui qui est tombé sur ton système nerveux, qui te fait offrir une paire de souliers à celui qui va pieds nus : il ne t’a pas demandé des souliers, mais tu les lui offres naturellement, tu fais directement ce geste envers lui. Eh bien, je considère que la miséricorde est un acte de justice, un acte spontané qui peut réparer une injustice. Voilà aussi pourquoi je prends la justice d’abord pour un sentiment.

Ma génération politique, celle des insurgés de la fin du siècle dernier, était une génération qui réagissait au sentiment de justice, c’est en tout cas comme cela que j’ai compris son engagement et le mien, comme répondant à la nécessité de montrer qu’une autre justice était possible, à la nécessité de renverser une injustice.

Le premier acte que nous avons organisé spontanément était tourné vers des personnes qui étaient logées dans des baraques dans un bidonville près du fleuve Aniene à Rome, à qui nous avons amené l’électricité en la volant au réseau public au moyen d’un crochet. C’est comme cela, par l’électricité, par la lumière, que le XXe siècle est arrivé dans ces baraques. Tout de suite après que les lampes sont arrivées, les habitants du bidonville se sont organisés pour se procurer des télévisions…

Notre action suivante a consisté à amener ces gens à occuper des maisons vides. Il y avait alors une forte spéculation des grands constructeurs romains qui bâtissaient tout près de là, à la périphérie de la ville, de grands palais qui restaient vides faute de demande, mais qui leur permettaient de gagner beaucoup d’argent. Nous, nous organisions l’occupation de ces demeures inhabitées par les habitants de ce bidonville. Ils étaient expulsés, on revenait, et ces allers retours parfois débouchaient sur des contrats légaux entre occupants et propriétaires. Nous ressentions la proximité des baraques et des palais comme si un dépôt de marchandises alimentaires avait été situé à proximité de personnes affamées. Cet acte relève donc bien aussi de ce sentiment de justice qui s’était formé en moi, dans mes années napolitaines, à travers la voix de ma mère.

J’ai toujours eu le sentiment que, à côté de mon système nerveux qui réagissait tout seul, cette voix faisait advenir mes actes physiques. C’est guidé par elle que je me suis rendu seul, au printemps de 1999, à Belgrade, sous les bombardements de l’OTAN, parce que pendant toute mon enfance, j’ai écouté les histoires des bombardements de Naples. Le son de la sirène de l’alarme lors des attaques aériennes est resté à jamais coincé dans la mémoire de ma mère : toutes les nuits de sa vie, elle s’est réveillée avec ce son. Seul ce son était resté coincé, pas les bombardements en eux-mêmes ni le son des bombes qui éclatent, seulement celui de l’alarme aérienne. Racontées par les femmes de Naples, ces histoires avaient souvent, à côté du tragique, un aspect comique, elles devaient toujours faire ressortir le comique en les contant. Par exemple, ma mère nous racontait ces nuits de l’été 1943 où elle se couchait tout habillée, chaussures aux pieds, parce que la sirène retentissait sans cesse, et où, chacun étant chargé d’emporter quelque chose à sauver dans le refuge, elle prenait un sac et se précipitait la première dans l’escalier, poursuivie par les cris de ma grand-mère : « prends les bonnes places » (rires), car, comme au théâtre, le premier arrivé gardait des places pour les moins rapides. Autre histoire drôle, les sons de l’alerte et de la fin de l’alerte étant similaires, il est arrivé, lors de ces nuits où l’alarme se déclenchait sans cesse, qu’une femme épuisée n’entende pas la première sirène, se réveille au son de celle qui annonçait la fin de l’alerte et se précipite dans les escaliers, à contre-courant de ceux qui regagnaient leurs appartements (rires). Il y avait donc bien, à côté du tragique, un aspect comique dans les histoires des Napolitaines.

Le son de la sirène de l’alarme aérienne est ainsi devenu pour moi le son du XXe siècle. L’idée que cela recommençait, qu’une ville d’Europe avait été bombardée, à côté de nous et, qui plus est, par moi, par nous, par mon peuple, par mon gouvernement était physiquement intolérable pour moi, pour mon système nerveux. Aussi, pour calmer mon système nerveux, je suis allé à Belgrade. En y arrivant en voiture depuis la Hongrie, quand j’ai entendu pour la première fois la sirène d’alarme, je l’ai reconnue : je l’avais déjà entendue, dans les tripes ma mère quand j’étais dans son ventre, ou dans ses récits. Ma deuxième réaction physique a été que je me suis senti en paix avec moi-même, en arrivant à Belgrade cette nuit-là. Être là n’était pas pour moi un sentiment de justice, mais le sentiment d’être le fils de ce diable de siècle qui avait inventé les bombardements aériens des villes, cet acte de terrorisme par excellence en ce qu’il détruit, il tue, il terrorise les humains là où ils sont concentrés, dans les villes. Être dans cette ville signifiait ainsi pour moi être dans le siècle de ma mère, être dans le cauchemar de ma mère. Ma mère était cette voix susceptible de susciter en moi ce sentiment.

Mon éducation sentimentale a donc été napolitaine car c’est là que se sont formés mes sentiments de compassion, de colère, mais aussi de honte, qui m’ont forcé à réagir. Pour moi, la honte est un sentiment politique : la colère passe, la compassion aussi, mais la honte ne passe pas, elle reste comme une tache et il faut faire quelque chose pour répondre, pour réagir. Or, cette réaction à la honte te force à commettre des actes politiques.

Je veux aborder maintenant une question qui regarde la justice : la distribution de nourriture pour ceux qui en manquent, pour ceux qui ont faim. J’ai pris cette idée dans le chapitre 16 du 2e livre de l’Ancien testament, le livre de Shemot, sur la distribution de la manne. La manne, c’est la fourniture de l’indispensable à ceux qui se trouvent dans le désert, sans aucune possibilité de se nourrir. Celui qui a fournit cette alimentation indispensable a établi des règles pour la distribution de la nourriture. La première règle, c’est que l’alimentation devait être distribuée en parts égales : chacun avtai droit à sa portion, nul n’avait le droit de prendre plus, personne ne devait recevoir moins. Cette répartition égale des bénéfices est un des nerfs de la justice. De la sorte, le fournisseur – ou peut-être la fournisseuse… – avait ôté toute possibilité de faire de cette nourriture un marché, une sorte de monnaie. Pour cela il faisait pourrir la manne le lendemain, il la rendait inutilisable si elle ne pouvait être consommée. Dès lors, il n’y aurait eu aucun sens à la conserver pour la revendre à ceux qui n’avaient pas le courage de faire plusieurs kilomètres pour la recueillir, car elle ne tombait pas directement dans la marmite, il fallait aller la chercher à l’extérieur d’un campement gigantesque qui comptait plus d’un million et demi de personnes. La revendre le lendemain était tout simplement impossible, interdit, parce qu’elle pourrissait. Garantir de la sorte que la nourriture ne se transforme pas en marchandise était un bon système. Dans les écritures saintes, il est écrit que cette manne est faite pour la nourriture : alors que cela semble évident, cette précision est bien destinée à montrer qu’il ne saurait s’agir d’une marchandise, que l’on ne peut pas faire commerce de la fourniture de l’indispensable. Il y a donc bien là une justice dans la distribution du nécessaire.

Une autre chose, que je trouve belle, que j’apprécie plus que les autres, c’est que la manne tombait en quantité supérieure à la nécessité. Ainsi, le fournisseur gaspillait délibérément une partie de ce qu’il fournissait, qui n’était pas recueillie. Pourquoi ne se montrait-il pas plus scrupuleux ? Parce que personne ne devait avoir l’impression de recueillir la dernière portion et qu’il n’y avait donc aucun besoin de se précipiter, de se lancer dans une compétition pour être le premier servi, de bousculer ou d’écraser les autres. On voit que, dans la fourniture de l’indispensable, il faut aussi avoir assez d’imagination pour préserver la dignité de la personne qui le reçoit, qui n’a pas besoin de se précipiter ou de craindre d’être moins bien servie.

J’ai été, pendant une période de ma vie, le distributeur de la manne : je suis allé comme chauffeur de convois d’aide dans la Bosnie des années 1990. Nous nous rendions dans les camps de réfugiés de tous les côtés, bosniaques, serbes, musulmans, chrétiens, avec cette volonté d’une égalité dans la distribution. Mais nous avions le tort de prendre le nom des bénéficiaires, afin de consigner exactement ce que les familles recevaient. Mais la quantité distribuée était toujours insuffisante lors du voyage suivant et la foule se pressait pour recevoir ce que nous apportions. Recherchant une distribution exacte, voulant éviter tout gaspillage, nous nous montrions des fournisseurs trop scrupuleux. Avec le recul, je me dis qu’avec notre système d’assignation scrupuleuse, nous avons failli à notre tâche de distributeurs de manne.

Je veux enfin vous raconter une histoire sur le remboursement ou, peut-être, sur le pardon. C’est une histoire juive de la Pologne du XIXe siècle. Un vieil étudiant, savant érudit, habitant un minuscule village polonais et renommé pour sa sagesse, fut invité à prononcer une causerie à la grande synagogue de Varsovie. Extrêmement pauvre, habitant un village très reculé, il commença son voyage à pied, puis grimpa dans un chariot qui le conduisit à une gare et monta dans un compartiment de troisième classe, où se trouvaient beaucoup d’autres juifs se rendant à Varsovie pour les fêtes. Ces juifs maltraitèrent ce vieux malpropre et mal vêtu et le chassèrent du compartiment. À l’arrivée à la gare de Varsovie, le savant fut fort bien accueilli et emmené à la synagogue. À la fin de sa causerie, ceux qui l’avaient maltraité dans le train s’approchèrent de lui pour lui demander pardon. Il leur répondit alors qu’il aurait volontiers accueilli leur requête mais qu’il ne le pouvait pas car ce n’était pas à lui qu’ils devaient demander pardon mais à celui du train.

Comment faire pour demander pardon à celui du train ? Telle est la question qui est au centre de cette histoire. Pour demander pardon à celui du train, il faut que, toutes les fois où tu te trouves dans la même situation, tu ne reproduises pas la même erreur. Si, dans une même situation, tu apprends de t’être montré injuste la fois précédente, si tu te corriges toi-même, si tu fais la chose juste, alors, tu as demandé pardon à celui du train. Cela signifie que tu as demandé pardon à beaucoup de gens, à tous ceux que tu aurais pu embêter et que tu n’as pas embêtés.

Cela veut dire que le pardon et la justice, ce n’est pas une question entre une personne et une autre ; ce n’est pas entre eux que doit intervenir le remboursement mais entre la personne qui a offensé et toutes les autres personnes qu’elle n’offensera plus. Telle est la seule possibilité d’être juste : ce n’est pas de ne pas commettre le crime c’est de ne pas le commettre de nouveau.

Dans mon cas, je continuerai mon crime : je continuerai à parler de sabotage… (rires).

Merci. (Applaudissements)

♦ Marie Sellier

Erri nous quitte et nous laisse sur un petit nuage. C’est un état propice pour poursuivre nos travaux en compagnie de nos invités des quatre coins de l’Europe, que j’invite à monter à la tribune.