Jean-Claude Naba, fondateur et directeur des éditions Sankofa et Gurli à Ouagadougou
J'aimerais introduire ma réflexion par une citation et une donnée statistique :
«La majorité des Africains sont gouvernés dans une langue qu'ils ne comprennent pas...» estime Gérard Kedrebeogo qui pose la question suivante : «Quelle peut être l'efficacité d'un pays lorsque 90% de sa population est illettrée dans la langue officielle? Gouverner, administrer, rendre justice, éduquer, démocratiser à travers une langue que le plus grand nombre de citoyens ne comprend pas défie le bon sens et crée un hiatus entre la base et le sommet. Le simple déficit de communication peut hypothéquer tout effort de développement»(1) .
Selon l'UNESCO, 80% des langues parlées en Afrique n'ont pas d'orthographe officielle.
Les propos du Pr Kedrebeogo donnent de la situation linguistique en Afrique une image sombre mais tout à fait réaliste. Je tenterai pour ma part de jeter un éclairage sur les implications qu'a cette situation pour l'édition dans l'espace francophone en général, au Burkina Faso en particulier.
Le Burkina Faso a accédé à l'indépendance en 1960. Depuis, les efforts, énormes apparemment, qui ont été déployés pour faire de ce pays enclavé de l'Afrique de l'Ouest, avec aujourd'hui une population d'environ 12 millions d'habitants, une nation de lettrés, ont donné des résultats plus que pitoyables. Les statistiques officielles font état d'un taux de scolarisation d'environ 20%...
Il est impérieux de parler de l'école avant toute autre chose, parce que les habitudes de lecture et, concomitamment, d'écriture, déterminantes pour l'éditeur dans sa fonction, sont acquises d'abord à l'école, sont transmises en premier lieu par elle. Dans ce sens, l'école burkinabè dans sa configuration actuelle, est loin d'être l'institution qui favoriserait et encouragerait les habitudes de lecture et d'écriture.
Depuis la création de l'école «française» en Afrique, l'écrit et la lecture sont étroitement associés à cette institution et, partant, à la langue française. Les développements parallèles ou récents, que sont les centres d'alphabétisation et, plus récemment encore, les écoles bilingues, au Burkina Faso, n'invalident pas ce constat. Il en résulte entre autres le double effet suivant :
1) la lecture et l'écriture sont difficilement perçues comme des activités à dimension ludique. Ce que les écoliers perçoivent (mais il en va de même de la plupart des «travailleurs de l'écrit» que sont les enseignants et les étudiants de lettres), c'est le côté contraignant, obligatoire, «bulletin de notes», «cours », de ces activités.
2) Jusque dans les années 70, la pratique du «symbole» (2) était courante et répandue. Evariste Zongo, journaliste, écrit à ce propos : «Dans sa politique d'assimilation totale, la France a clairement adopté vis à vis des ex-colonies une politique de censure systématique inspirée du très célèbre rapport de l'Abbé Grégoire (sur) «la nécessité [et les moyens] d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française». L'école coloniale va donc stigmatiser les langues nationales appelées péjorativement langues vernaculaires ou primitives à l'avantage du français. A l'école l'élève était sanctionné s'il était pris en flagrant délit de parler la langue nationale. Cette sanction s'est manifestée chez l'intellectuel africain par un complexe : la honte de parler sa langue maternelle identifiée comme signe de ruralité, d'archaïsme, de manque d'instruction, d'ignorance.»
Le symbole a disparu, un complexe est resté. Le complexe du symbole, à l'image d'une médaille, a deux faces : à la honte de parler sa langue maternelle sont venus s'ajouter le désir et la volonté d'écrire «comme l'école dit qu'on doit écrire».
Mais que dit et que fait justement l'école ? Elle enseigne un français standard... quand elle peut. Elle est tenue de l'enseigner, dans des classes où les effectifs se situent souvent autour de 100 élèves. Les conditions de cet enseignement et les mesures d'accompagnement dont il bénéficie sont loin d'être encourageantes. S'il est vrai que, grâce à la coopération française, le Burkina Faso compte environ une cinquantaine de bibliothèques communales de lecture publique et de centres de lecture et d'animation culturelle, le nombre d'établissements scolaires qui disposent d'une bibliothèque est plus que parcimonieux, surtout quand il s'agit d'établissements de province. La politique du Burkina Faso en matière de livres scolaires a pour objectif premier de mettre à la disposition des élèves un livre de lecture pour trois, dans le meilleur des cas pour deux enfants. La langue française n'étant pas considérée comme une langue étrangère, mais bien comme la langue maternelle des élèves et de leurs enseignants, les approches pédagogiques et didactiques passent le plus souvent à côté des vrais problèmes auxquels sont confrontés les apprenants. Qu'on s'imagine que la petite Burkinabè ou le petit Burkinabè moyen, qui a été confronté à une ou plusieurs langues africaines de 0 à 4-5 ans, se voit, dès l'âge de six ans, tenu de savoir le français...
Quand on traite de littérature générale, le constat de la plupart des éditeurs est le suivant: quel que soit le genre considéré, la langue et le style d'un bon nombre de manuscrits pèchent soit par défaut, soit par excès: défaut par rapport à la norme du français «standard », ou excès en ce sens que nombres d'auteurs, surtout de la «nouvelle génération», s'efforcent tellement de s'exprimer dans un style soutenu, «correct », qu'ils finissent par en créer un, loin de toute tentative d'africanisation : un style «hypercorrect», ampoulé, artificiel. Dans la plupart des cas, également, les auteurs, bien que faisant recours à des situations, des images tirées ou inspirées de leur environnement culturel et naturel, ont tendance à s'autocensurer au plan de l'expression, dans la tentative d'éviter ce qui pourrait être considéré comme des africanismes. Tout le monde n'a pas la veine ou l'audace d'un Ahmadou Kourouma...
L'écriture et la lecture, et par conséquent l'édition, ne se limitent pas, bien entendu, à la littérature générale: qu'il s'agisse d'ouvrages techniques, pédagogiques ou didactiques, de manuels scolaires, de thèses et mémoires, de résultats de recherches en sciences sociales ou naturelles, d'art ou de loisir: l'édition reflète en principe toutes les facettes de la vie. Cette vérité ne vaut toutefois pas pour l'édition au Burkina Faso, et ce pour différentes raisons.
Excluons d'office l'édition du manuel scolaire, chasse gardée des grands groupes et des éditeurs du Nord, où l'argument de la faiblesse technologique et logistique des éditeurs locaux s'allie aux conditionnalités des appels d'offres internationaux et de l'inévitable corruption, pour disqualifier de façon pérenne les maisons d'édition locales, à commencer bien sûr par les plus petites.
Du fait du prestige lié à la publication dans une maison d'édition européenne ou américaine de leurs œuvres, chercheurs et penseurs locaux auront tendance à s'adresser plutôt à des éditeurs du Nord. A cela vient s'ajouter une croyance diffuse selon laquelle les vrais livres, dont le contenu serait vraiment crédible, ne viendraient en fait que du Nord...
Dans ce contexte, il faut mentionner l'action d'une maison d'édition comme l'Harmattan, dont la politique éditoriale agressive consiste aussi bien à faire miroiter à bon nombre d'auteurs au Burkina Faso la possibilité de se faire éditer en France - nous avons vu quelles sont les conditionnalités - qu'à vendre à prix cassés de grandes quantités de titres sur le marché burkinabè. Il est évident qu'une maison comme Sankofa et Gurli Editions ne pourra jamais présenter au public burkinabè, à de tels prix, des livres d'une telle qualité de fabrication. Les normes et les habitudes de consommation en la matière sont toutefois telles que la comparaison est vite faite entre des livres produits aux conditions locales en tenant compte du «panier de la ménagère» et les livres importés. La préférence ira dans la plupart des cas à ces derniers, indépendamment de la «qualité» du contenu.
Un exemple représentatif est l'utilisation de la couleur: l'impression en quadrichromie est tellement coûteuse au Burkina Faso que l'éditeur est souvent obligé, pour ne pas produire des livres invendables du fait de leur prix élevé, de se contenter d'imprimer en une couleur (à l'exception de la couverture), perdant ainsi une bonne partie de l'intérêt qu'il aurait pu susciter auprès du public des jeunes et des enfants, tout spécialement.
Terminons par la mention d'une gestion monopolistique du savoir et de sa transmission qui, pour des raisons dont il est difficile de faire ici la liste et l'analyse, fait que les ouvrages techniques, quand ils existent, sont traités comme des documents secrets, à ne faire circuler qu'avec parcimonie, contrairement aux ouvrages religieux qui eux, depuis quelques années, connaissent un succès de circulation et de consultation incontestable.
Une anecdote : j'ai commencé ma formation à l'informatique en même temps que ma sœur aînée, secrétaire dans une école internationale au Burkina Faso ; deux ans après, j'étais beaucoup plus avancé qu'elle tout simplement parce que, étudiant en Allemagne à l'époque, je disposais des manuels des différents systèmes d'exploitation et des applications qu'il fallait connaître (Word, DOS, etc.). Elle n'avait, elle, que son ordinateur sous les yeux. Pas un seul manuel, pas un seul guide qu'elle puisse consulter en cas de besoin...
Le livre comme bien culturel et économique est relativement jeune en Afrique. Sa vulgarisation date de la période coloniale et a presque toujours été liée à un contexte scolaire. Paradoxalement, les générations d'Africains qui ont mené leurs pays vers l'indépendance nationale ont, dans la plupart des cas, mis un accent particulier sur l'éducation et l'enseignement, sans que pour autant l'initiative fût prise :
a) de développer l'industrie du livre,
b) de mettre en place des stratégies de vulgarisation du livre et de l'écrit qui aillent au-delà du cadre scolaire,
c) de considérer le livre, l'écrit, l'édition non pas comme des activités spécifiquement liées à la langue française, mais comme concernant l'ensemble des groupes sociologiques, socioprofessionnels et culturels en présence dans le cadre national ou régional.
La crise que connaissent les systèmes scolaires de la majorité des pays francophones depuis les années 80 peut par conséquent s'expliquer en partie par l'interaction de quatre facteurs :
a) sous-développement de l'industrie du livre et de l'écrit en général parce que la dimension industrielle, donc économique n'a pas été reconnue ;
b) ancrage superficiel du livre et de l'écriture (en tant que biens et pratiques culturels) dans les mentalités, les pratiques et les habitudes de consommation de la population ;
c) réduction de la sphère d'existence du livre et de l'écrit aux domaines du scolaire et de l'administratif ;
d) prise en compte timide et marginale de l'importance des langues africaines qui sont perçues plus comme des concurrentes que comme des partenaires de la langue et de la culture françaises en Afrique.
Ces facteurs ont nécessairement une répercussion immédiate sur le monde de l'édition.
A l'heure où il est question d'intégration régionale et de mondialisation, où le savoir est probablement la valeur qui a le plus cours dans les relations internationales, bien des sociétés africaines sont à la traîne parce que n'ayant pas réussi à inculquer à leurs populations des habitudes de recherche, de gestion et de propagation des connaissances qui, en plus de les aider dans la lutte contre le sous-développement et la pauvreté, leur permettrait de jouer leur partition dans le concert des nations, y compris et surtout au plan économique.
La vérité historique et sociologique qui veut que la création, la gestion et la diffusion du savoir dans les pays développés soient passées surtout par le médium écrit, n'a pas perdu de sa pertinence dans un contexte profondément marqué par l'audiovisuel et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. C'est ce constat qui, même implicitement, sous-tend les efforts que mènent depuis plus d'une décennie les dirigeants de nombreux pays africains pour réhabiliter les systèmes scolaires et combattre l'ignorance, avec l'aide et le soutien de leurs partenaires techniques et financiers, à commencer par les institutions de la Francophonie.
C'est de la réhabilitation de l'école «francophone» et de ce combat contre l'ignorance que dépend, finalement, le sort de l'éditeur dans l'espace francophone. L'existence d'un environnement lettré est la condition sine qua non pour la lecture et l'écriture, pour la production et la consommation de documents écrits. La création ou le renforcement de cet environnement ne peut se réaliser sans une politique volontariste de la part des décideurs politiques, locaux comme francophones. A ce sujet, il est étonnant, pour ne pas dire choquant, de constater que tout le monde s'accorde pour reconnaître à la presse un rôle prépondérant dans les processus de démocratisation en cours en Afrique, reconnaissance qui a conduit à des politiques de soutiens tous azimuts de la presse privée. L'éditeur «de livres», lui, est un laissé pour compte... Pour l'éditeur et l'éducateur que je suis, la création des conditions d'exercice de la démocratie suppose pourtant une action en amont, c'est-à-dire l'accroissement de la «masse critique» de lectrices et lecteurs, le renforcement et l'ancrage de la pratique et des habitudes de lecture et d'utilisation de l'écrit dans les mœurs. Cela ne saurait se faire sans une politique de développement culturel et économique qui accorderait à l'édition et à l'impression une place de choix. Le développement culturel n'est possible qu'à la condition de reconnaître aux langues et cultures africaines toute leur importance, et d'étendre leur champ d'expression et d'action à l'écrit. L'un des résultats, nécessairement, sera la promotion de la langue française et de la littérature francophone, au-delà des illusions créées par des statistiques hâtives et complaisantes. Nous pourrons revenir, si besoin est, sur le rapport, contingent à mon avis, entre rayonnement de la francophonie et officialisation de l'usage écrit des langues africaines.
En attendant, il n'est pas inutile de rappeler les réalités suivantes :
Le Burkina Faso, 12 millions d'habitants, compte officiellement une soixantaine de langues, dont trois sont considérées comme langues officielles à côté du français. Dans la réalité, toutefois, il y a une planification linguistique par défaut, en ce sens que même si le fulfulde, le jula et le moore jouissent de cette «caution morale et psychologique», il n'y a aucune obligation officielle (sauf dans le domaine de l'action communautaire...) d'en avoir une quelconque maîtrise. Si bien que, sur le plan de l'écrit, de la présence au quotidien dans les discours et les actes officiels, les médias, c'est le français qui continue à dominer. Pourtant, les actions des organisations non gouvernementales, mais également de l'État, en matière d'alphabétisation ont conduit aujourd'hui à une situation où l'on constate que désormais, plus de Burkinabè sont à même de lire et d'écrire dans leur langue qu'en français. Pour l'éditeur que je suis, bien sûr, c'est important. S'il est question de lancer sur le marché et de vendre le plus de livres possible, j'aurais plutôt tendance à aller vers les langues nationales que vers le français. Malheureusement, ce marché qui existe bel est bien est à peine visible, à peine structuré, à l'image de ce secteur - en fait la plus grande partie de l'économie africaine - appelé «secteur informel».
L'éditeur a un rôle tout particulier à jouer dans ce combat multiforme, réunissant des aspects d'économie, de politique culturelle, de développement technologique. L'éditeur du Sud et en Afrique tout particulièrement.
Quand il est question de «chaîne éditoriale», on peut très bien s'imaginer l'éditeur du Nord se contentant de jouer le rôle d'un maillon entre l'auteur et le lecteur. Vu le contexte historique et sociologique dans lequel il se trouve, il pourrait se le permettre... Dans les pays du Sud, pour l'instant en tout cas, il est impensable qu'un éditeur soit conçu comme un «maillon», ni qu'on parle d'une «chaîne» éditoriale: on a, face à soi, tout un système de rouages, dont l'éditeur se doit d'être la pièce maîtresse, la principale roue motrice, qui impulserait alors son mouvement - le mouvement de l'écrit, pourrait-on dire - à l'ensemble constitué par les roues adjacentes que seraient les différentes étapes «classiques» de la fabrication du livre, mais aussi la planification des politiques culturelles, le développement et la modernisation des techniques de fabrication, l'éducation etc.
Cette redéfinition de l'éditeur doit aller de pair avec celle du libraire, de la libraire. Telle qu'elle est conçue aujourd'hui, la librairie commerciale «en bonne et due forme», plutôt que d'attirer, tient à distance une bonne partie de la clientèle potentielle.
Comment, dans un tel contexte, une maison d'édition pourrait-elle se positionner, s'afficher et s'affirmer en tant qu'entreprise commerciale ? La mienne, dont les tirages se situent entre 500 et 1000 exemplaires, vendus en général sur deux à quatre années, est confrontée, depuis sa naissance, à cette équation.
C'est face à de telles réalités que je pense qu'il y a absolument nécessité de considérer le livre comme un bien culturel. L'aspect économique, même s'il est indéniable, est secondaire : s'il faut subventionner, on subventionnera...
A ce propos, il serait juste et honnête de mentionner l'ouverture indéniable que l'Alliance des éditeurs indépendants (AEI) offre à ses membres, africains tout particulièrement, à travers sa politique du livre équitable et ses formules de coédition.
Sankofa et Gurli Editions est partie prenante dans différents projets de coédition qui n'ont pas tous eu le même bonheur. Étienne Galliand de l'AEI a brièvement évoqué le succès fou du livre À quand l'Afrique ? Du professeur Joseph Ki-Zerbo. Nous en sommes à la quatrième réimpression, et la demande existe toujours, pour le Burkina comme pour les autres pays africains. Sankofa et Gurli Editions a bénéficié d'un effet collatéral de la coédition dans le cas précis de ce livre. Etant donné son prix relativement bas et la marge que la maison d'édition pouvait se permettre en vendant ce livre, il a été possible, grâce aux recettes générées par la vente, d'aller présenter d'autres livres hors de la capitale. Car l'une des difficultés auxquelles le livre est confronté, c'est que la vie culturelle et intellectuelle semble se concentrer dans la capitale uniquement. A quand l'Afrique ? a donc entraîné d'autres livres dans son sillage, permettant de prouver, si nécessaire, qu'il y a un besoin et un désir de consommation culturelle, de consommation du livre à travers tout le pays.
La circulation intra-africaine est tout aussi difficile, mais pour des raisons différentes : transport, garantie que les livres arriveront à bon port et en bon état. Il s'agit toutefois d'un domaine dans lequel Sankofa et Gurli Editions n'a pas de réelle expérience.
En guise de conclusion :
Je ne suis pas un défenseur particulier de la francophonie. J'essaie d'être aussi réaliste que possible. Si la francophonie, dans un pays comme le Burkina, veut se maintenir ou rayonner, elle n'a pas d'autre choix que de développer la lecture et l'écriture en langue nationale, quitte à ce que, à un certain niveau, l'on revienne ou l'on en arrive tout simplement au français. Qu'on le veuille ou non, pour l'instant en tout cas, dans le cursus scolaire où les langues africaines sont prises en compte, le français est un passage obligé à partir de la quatrième année.
L'édition, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, aura tout à y gagner, et un certain nombre de problèmes se résoudront comme d'eux-mêmes, à commencer par celui de l'exiguïté du marché. Mais avant d'être d'ordre économique, social, culturel ou logistique, la question du développement de l'édition en Afrique francophone, étroitement liée à la question de l'école -donc de l'acquisition des capacités de lecture et d'écriture- est d'abord politique.
(1) Gérard Kedrebeogo : La situatin linguistique du Burkina Faso, communication au séminaire-atelier sur Médias, démocratie et langues nationales ; Conseil supérieur de l'information, Ouagadougou 1998, p. 103.
(2) Le "symbole" était un objet voyant, bruyant ou encombrant, humiliant dans tous les cas, que l'élève, surpris en train de parler une langue autre que le français, devait porter sur lui en signe de punition...jusqu'à pouvoir le repasser à l'élève suivant en train de...