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Rejoignez les 16 000 signataires de la pétition adressée au Président de la République pour un plan de relance du Livre.

 

« Lisez ! »


Ce fut l’un des premiers mots politiques du confinement. Il suivait de peu l’injonction salutaire à rester chez soi : il en était le prolongement naturel.

Nous l’avons tous bien entendu ce mot, aussi impératif qu’inattendu. Il nous a réconfortés. Il nous a fait penser un moment qu’une politique du livre et de la lecture ambitieuse allait pouvoir enfin être relancée, à l’issue de cette crise. Depuis quelques jours, les libraires et les coiffeurs sont même devenus dans les médias les symboles exemplaires et sympathiques d’une économie française qui redémarre. Les bibliothèques ont elles-mêmes été tenues d’ouvrir leurs portes séance tenante ! Urgence culturelle oblige !

Hélas, le 6 mai dernier, Monsieur le Président, présentant votre « plan de relance pour la Culture », vous avez choisi de ne plus parler des livres ni de celles et de ceux qui les écrivent, les traduisent, les éditent et les vendent. Stupeur dans nos rangs. L’écriture et la lecture seraient-elles oubliées pour être trop souvent silencieuses et solitaires ?

L’heure est aujourd’hui au doute et à l’inquiétude. N’aurions-nous plus besoin, Monsieur le Président, de ces grands récits, de ces mythes fondateurs, de ces voix et consciences puissantes auxquels si souvent vous vous référez vous-même ? Ces créations littéraires sont pourtant à la source des autres arts vivants que vous avez estimé, eux, nécessaire de soutenir.

Vous savez pourtant, et les ministres de votre gouvernement également, que le monde du livre, dans sa globalité, a été très gravement frappé par la crise sanitaire. La fermeture complète des librairies a entraîné, pour celles-ci, une perte de la quasi-totalité de leur chiffre d’affaires et de plus de 80 % pour les maisons d’édition. Distributeurs, diffuseurs et imprimeurs ont de ce fait été lourdement affectés. Les auteurs, privés de ventes de livres et de rencontres rémunérées, connaissent une perte de revenus sans précédent. Le monde du livre est en danger. Et c’est pourquoi il a décidé de s’adresser à vous, uni, indissociable et solidaire. Oui, Monsieur le Président, les auteurs, les éditeurs et les libraires composent ensemble cette chaîne du livre aux maillons soudés quand le danger est là.

L’Etat se doit d’empêcher l’effondrement de cette filière vitale pour toute notre société. Et elle tient sa force des talents et des structures les plus divers. De nombreuses librairies et maisons d’édition, connues et reconnues, et les auteurs, illustrateurs, traducteurs, comme tous les créateurs du livre, ne se relèveront pas si toute la filière ne bénéficie pas d’un plan de relance rapide et ambitieux.

Monsieur le Président, nous bâtirons ensemble un plan de relance d’ampleur. Il passe par une politique résolue de soutien à l’offre - subventions, prêts, exonération de charges sociales et de taxes… - et par une amplification ponctuelle de la demande, avec des commandes massives par les bibliothèques et des opérations d’envergure liées au Pass-Culture et au Chèque Lire.

Ce plan, qui concernera chaque maillon de la chaîne du livre, nous le travaillerons avec votre Ministre de la Culture et ses équipes, avec lesquels nous, auteurs, éditeurs et libraires, ne cessons depuis deux mois d’échanger, dans un vrai esprit de concertation. Il y a désormais une urgence absolue à intervenir avant l’été. Au-delà de la dotation faite au Centre National du Livre, il vous faut décider d'apporter au monde du livre une aide de plusieurs centaines de millions d'euros pour traverser cette crise, non sans dommages, mais avec l’assurance de pouvoir simplement redémarrer, une aide à la hauteur des 500 millions d'euros de perte que la filière va subir. Nous pourrons préserver ainsi, Monsieur le Président, cette diversité de création et de diffusion littéraires qui fait notre renommée dans le monde entier !

Vous avez eu raison d’inviter les Français à lire pendant cette période de confinement. Aidez-nous maintenant à ce qu’ils puissent continuer à le faire à l’avenir, au nom des mêmes valeurs de qualité et de diversité, en maintenant en vie un secteur fragile, aujourd’hui en grand péril.

Aucune nation ne peut se passer d’avoir une âme, Monsieur le Président de la République. C’est en elle qu’elle puise sa force, qu’elle trouve sa raison d’être. Pour cela le livre doit vivre. Sauvez-le.

 

Rejoignez cet appel, en signant la pétition « Sauvez le livre ».

 

 

 

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