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C’est en 1834 que Balzac lance l'idée d'une société des romanciers, il est le véritable fondateur de la Société des Gens de Lettres, même s’il n’adhère que six mois après sa création. L’idée sera reprise par Louis Desnoyers, directeur du journal le Siècle et éditeur d’Alexandre Dumas en feuilleton, c’est chez lui que se réunira le premier groupe d’écrivains.

Au XIXe siècle, les romanciers étaient très mal défendus, et les feuilletons parisiens étaient reproduits sans autorisation et sans droits dans les journaux de province. C’est le succès phénoménal du roman-feuilleton, qui a perduré jusqu’au XXe siècle qui a nécessité l'organisation d'une société de perception.

Fondée finalement en 1838 par quatre-vingt-cinq écrivains, parmi lesquels Honoré de Balzac, Victor Hugo, George Sand, Théophile Gautier ou Alexandre Dumas (aucun d’eux n’a encore atteint quarante ans !), la Société des Gens de Lettres a donc pour but, à l’origine, de recueillir et de répartir les droits générés par les romans-feuilletons parus dans la presse. Par son adhésion, chaque auteur abandonnait ses droits à la Société, pour la durée de sa vie, et pour les laisser exploiter en commun dans la presse francophone. La Société jouait donc le rôle d'agent auprès des journaux qui avaient conclu des contrats avec elle. L’auteur pouvait choisir de ne pas déposer certaines œuvres à la SGDL, dans ce cas, la reproduction était interdite dans les journaux abonnés à la SGDL, c'est-à-dire la plupart des grands journaux publiant les feuilletons. Chaque mois, la SGDL communiquait la liste des romans que les journaux pouvaient publier et la liste des romans interdits de reproduction. Si un auteur traitait directement avec des journaux, derrière le dos de la SGDL, il était mis à l’amende, et exclu en cas de récidive. Toute démission devait être autorisée par le Comité. En cas d'exclusion ou de démission, l'auteur risquait de perdre tout ou partie des droits reversés, puisque les traités étaient conclus avec la SGDL.

La SGDL fonctionnait grâce aux retenues sur ces droits sur les reproductions dans la presse, bien entendu, et non sur l'édition en livre. C'était le plus souvent par l'action de la SGDL que de jeunes auteurs parvenaient à trouver de nombreuses publications dans les journaux. En échange, la SGDL proposait aux auteurs une protection contre la contrefaçon (fréquente à l'époque), une pension (les écrivains ne touchaient pas de retraite), un secours ou des avances sur droit en cas de difficulté, un soutien juridique…

La SGDL a été reconnue d’utilité publique en 1891.

Au fur et à mesure de l’évolution des techniques, la Société des Gens de Lettres a ajouté les répertoires cinématographique, radiophonique, télévisuel… Mais elle était surtout au service de ses membres par une aide sociale ou juridique, l’organisation d’un service médical et pharmaceutique indispensable en l’absence de sécurité sociale, et d’une vie culturelle qui en faisait la vitrine de la littérature française.

Jusqu’en 1983, la SGDL a joué le rôle d’une société de perception et de répartition des droits (SPRD).
En 1984, la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimedia), que la SGDL a créée en 1981, gèrera désormais les droits des documentaristes et des auteurs de radio.


En 1999 la SGDL a également créé la SOFIA (SOciété Française des Intérets des Auteurs de l'écrit) pour que les auteurs perçoivent des droits sur leurs livres empruntés en bibliothèque. En 2000 la SOFIA est rejointe par le SNE (Syndicat National de l’Édition) et devient une société de gestion collective gérée à parité par des auteurs et des éditeurs. Agréée en 2005 par le ministère de la Culture, la SOFIA gère aujourd’hui le droit de prêt en bibliothèque et la copie privée numérique.

La SGDL, quant à elle, s’est recentrée sur ses missions culturelles, juridiques et sociales et reste, depuis l’origine, à la pointe de la réflexion nationale et internationale sur le droit d’auteur.

En 2015, la SGDL a créé BALZAC, le répertoire des auteurs et de leurs ayants droit.

 

 

 

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